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Landry : Changer les choses par le discours
Cette publication est la deuxième d’une série de 4 témoignages de jeunes leaders communautaires à Madagascar. Landry JAOFASY, un fermier, nous raconte comment il est progressivement devenu un leader dans sa communauté pour la conservation de la mangrove.
Joséphine, Landry, Yolande et Gorettie vivent dans la baie de Tsimipaika, au nord-ouest de Madagascar. Au sein de groupes de jeunes, ils reçoivent des formations sur l’environnement et la santé communautaire, puis transmettent ce qu’ils ont appris aux membres de leur communauté.
Jeunes leaders engagés dans la gestion durable de la pêche et des mangroves, des ressources vitales pour leurs communautés, ils font entendre leur voix : celles des jeunes, celles des femmes, celles de leurs communautés de petits pêcheurs.
Landry JAOFASY, 27 ans, village d’Antsahampano, fermier
Lorsque nous menons des activités de sensibilisation auprès de notre communauté ou que nous animons des journées de nettoyage du village et de replantation de la mangrove, c’est souvent moi qui ai la responsabilité de prendre la parole devant l’assemblée. Pour cela, j’ai appris quelque chose de très important à Madagascar : l’art du kabary (discours) !
Vous savez, les poissons, les crabes, les crevettes, les concombres de mer sont des ressources marines essentielles pour notre village mais elles ont beaucoup décliné ces dernières années.
L’état des stocks commence à s’améliorer grâce aux mesures que notre association de gestion communautaire des mangroves et de la pêche (VOI) a mises en place : les fermetures temporaires de pêche pour permettre la reproduction, l’interdiction de pêcher pendant la nuit, la replantation de la mangrove ou encore les patrouilles communautaires contre l’exploitation illégale de la mangrove.
Nous devons continuer à sensibiliser les gens. Il faut rappeler pourquoi le charbon de mangrove est interdit, et pourquoi les sessions de reboisement sont essentielles. On doit aussi encourager le développement d’activités génératrices de revenus autres que la pêche. Ce sont des messages qu’on doit faire passer à Antsahampano mais aussi dans les villages environnants.
Je suis membre du VOI de mon village, et cette année, j’ai été élu président du comité de suivi-évaluation de la Fédération Miaramientagna, qui regroupe les 12 VOI de la baie de Tsimipaika. A ce titre, je vais diriger une équipe de 10 personnes pour assurer le suivi des activités de conservation communautaire dans la baie. Ensemble, nous allons pouvoir prendre note de nos réalisations, de nos apprentissages et de nos défis.
Par Felantsoa Ainamahafaly, National Technical Advisor for Education